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Les effectifs de jeunes en formation
Dans le cadre du projet, trois critères ont été retenus pour l’accès des jeunes aux formations :
– Être âgé de 18 à 35 ans ;
– Être motivé pour participer à la formation et avoir une première expérience de l’agriculture ;
– Disposer d’une parcelle de culture, mise à la disposition par un membre de la famille ou appartenant à la personne.
Ce dernier critère a été regardé de manière assez souple à l’étape de l’entrée en formation, comme l’explique un responsable de la CRA à Tahoua :
« Idéalement, il faut que le jeune dispose d’une superficie d’au moins 0,25 ha, mais on n’est pas très regardants sur cet aspect, d’autant que sur une petite superficie, le jeune peut produire davantage que sur une grande, cela dépend notamment si la parcelle est mise en culture une ou deux fois par an. De plus, Il n’est pas nécessaire, à cette étape que le jeune dispose d’un titre foncier, même si on informe dès à présent les jeunes qu’il s’agira d’une pièce obligatoire à la constitution du dossier de demande de financement à l’issue de la formation ».
Entre 2018 et 2022, dans la région d’Agadez, 117 sessions de formation ont été conduites, réparties dans les 9 communes concernées par le projet ; à Tahoua, le nombre de sessions de formation organisées a été supérieur : 143 réparties dans les 25 communes concernées par le projet.
Le nombre de jeunes participants aux formations est monté en puissance au fil du projet et ceci dans les deux régions, pour atteindre près de 700 et 900 jeunes formés respectivement dans les régions d’Agadez et de Tahoua. Les jeunes femmes ont été plus nombreuses en valeur absolue comme en valeur relative à s’inscrire en formation à Agadez : elles représentent un peu plus de 20% du nombre total d’inscrits, soit 477 jeunes femmes ; à Tahoua, elles représentent près de 15% du total du public accueilli en formation, soit 409 jeunes femmes. Cette part plus faible du nombre de jeunes femmes en formation s’explique par le fait que dans les régions d’intervention du projet, les jeunes hommes ont plus facilement accès au foncier que les jeunes femmes. Comme cela sera détaillé en partie 1.2, les jeunes femmes viennent davantage en soutien à leur mari ou à leur père dans les activités de maraichage, mais il est rare que le maraichage soit au cœur des activités qu’elles mènent, notamment en raison des difficultés qu’elles rencontrent pour louer ou acheter des parcelles à cultiver.
Par ailleurs, le taux d’abandons des jeunes en cours de formation est relativement important : entre 2018 et 2022, il représente 18% des jeunes inscrits en formation dans la région d’Agadez, et 10% dans la région de Tahoua. Les modalités de formation retenues et notamment la durée de la formation – entre 4 et 5 mois – et le fait que celle-ci soit dispensée 3 jours par semaine, aurait dû rendre compatible la participation des jeunes aux formations et leur gestion d’une activité économique de manière parallèle. De même la proximité entre le lieu de résidence des jeunes et le lieu de formation (localisés dans le même village) aurait logiquement dû limiter les abandons liés à des difficultés de déplacements des jeunes jusqu’au lieu de formation. Lors de la restitution des résultats de la capitalisation, en juin 2023, plusieurs facteurs explicatifs de ces abandons ont été mis en évidence par les représentants des CRA : les délais rallongés d’octrois des financements aux jeunes auraient largement contribué à décourager certains jeunes (cf. partie 1.1.2). De plus, la présence de sites aurifères à proximité des sites de formation, dans la région d’Agadez, aurait incité certains jeunes hommes en particulier, à interrompre leur formation pour aller travailler sur ces sites aurifères et ainsi générer rapidement des revenus. Il semble aussi que, dans certains sites, les formateurs n’aient pas toujours assuré les sessions de formation de manière assidue, sans que le superviseur de l’opérateur de formation ne réagisse suffisamment rapidement pour résoudre ces problèmes.