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Les types d’aménagements

Plusieurs types d’aménagements ont été mis en place avec l’appui du projet dans l’objectif de protection du potentiel productif : fixation de dunes, régénération naturelles assistés et agroforesterie, aménagement anti-érosifs et bandes pare-feux. Les aménagements quantitativement les plus conséquents et qui ont été le plus cités durant le processus de capitalisation sont les aménagements anti-érosifs et les bandes pare-feux.

Si l’appui à l’élevage et plus particulièrement à la mobilité pastorale faisait bien partie des activités du projet, leur ampleur prévue initialement a été considérablement revue à la baisse. Il a été arrêté, à partir de 2021, avec ses parties prenantes que le projet, du fait de la multiplicité des actions déjà entreprises et des retards enregistrés au démarrage, devrait se concentrer sur les aménagements à vocation agricole prioritairement en étant attentif dans la mesure du possible à ce que ceux-ci puissent satisfaire aussi des besoins pastoraux si le contexte le permettait.

Les aménagements anti-érosifs

Les mesures de conservation des eaux et des sols sont mises en œuvre de longue date au Niger dont une grande part du territoire est soumise à une érosion éolienne et hydrique intense sur des sols fragiles et dans des conditions climatiques devenant de plus en plus extrêmes (période de sécheresse suivies de pluies diluviennes).

L’objectif des mesures de conservation des eaux et des sols ou de défense et restauration des eaux et des sols (CES/DRS) sont de garantir la protection durable du potentiel productif des vallées par des aménagement permettant de lutter contre l’érosion hydrique et éolienne et de restaurer des sols fortement dégradés. Des actions complémentaires de régénération du couvert végétal soit par la plantation d’arbres (Région de Tahoua) ou l’apport de semences d’espèces ligneuses locales (doum, acacia) dans de la fumure (Région d’Agadez) permet de renforcer la durabilité de la protection durable des ressources naturelles et de restaurer la fertilité.

Le PPR a accompagné les acteurs locaux déjà rompus à ces pratiques et les services techniques de l’Environnement qui en ont une longue expérience. Le projet n’a donc pas, à proprement dit, apporté d’innovations techniques dans ce domaine si ce n’est d’avoir essentiellement appuyé, dans la Région d’Agadez, la diffusion de l’ensemencement en espèces ligneuses locales et l’épandage de matière organique comme technique plus performante dans les conditions agroécologiques de la Région que la plantation.

A Tahoua, c’est essentiellement la plantation qui a été retenue. Les espaces régénérés sont soit à vocation agro-pastorale (région de Tahoua), soit uniquement pastorale (Agadez).

Chaque site aménagé doit faire l’objet de gardiennage pour éviter la destruction des ouvrages et des plantations ou repousses végétales par des animaux en divagation. Les coûts de celui-ci sont co-financés par le PPR et la commune concernée.

Un autre objectif des aménagements anti-érosifs, réalisés en utilisant les travaux à Haute intensité de main-d’œuvre est de permettre aux catégories vulnérables de la population de percevoir des revenus devant leur permettre de faire face à leurs besoins en matière de sécurité alimentaire (cf. objectifs du Fonds Fiduciaire d’urgence co-financeur du PPR) notamment. L’hypothèse est également posée que ces travaux génèrent des emplois temporaires qui permettent aux jeunes d’éviter l’exode et leurs donnent les ressources pour s’engager dans des activités génératrices de revenus sur leur territoire. Cette hypothèse est analysée dans le troisième axe de la capitalisation, consacré à l’insertion des jeunes.

Un peu plus de deux milliards de FCFA ont été versés aux populations avec une force de travail utilisée correspondant à un peu plus d’un million h.j. Le montant de la main d’œuvre par ha s’élève ainsi à 48 500 FCFA pour Tahoua et à 148 000 pour Agadez. Le coût indicatif donné dans le « Recueil de fiches techniques de bonnes pratiques de gestion durable des terres (GDT) au Niger » publié en 2022 par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre la désertification est de 210 000 FCFA/ha (sur la base de 2 000 FCFA/h.j).

Les bandes pare-feux

Les bandes pare-feux, comme leur nom l’indique, visent à éviter la propagation des feux de brousse.

D’environ 20 mètres de larges, ces espaces fauchés à ras et dessouchés permettent la protection des pâturages (herbacés et ligneux) et de la faune contre les feux. Et en cas de feux, les bandes servent de lignes d’attaque pour endiguer la propagation de l’incendie.

Les objectifs assignés à ces aménagements sont de :

 Sauvegarder les ressources forestières et fourragères ;
 Lutter contre la dégradation des terres ;
 Protéger les personnes et leurs biens ;
 Protéger la biodiversité ;
 Sécuriser les aires pastorales et agropastorales.

Leur confection intervient souvent dans le quatrième trimestre de chaque année.
Presque 32 000 km linéaires ont été réalisés au total avec l’appui du PPR dans les deux régions d’Agadez et de Tahoua. Si on se réfère aux normes qui indiqueraient qu’une bande pare-feux de 1 km protégerait 50 ha de pâturage, 1 600 000 ha seraient ainsi défendus contre les feux. Cette mesure de gestion des terres pour être efficace suppose également la mise en place de comités de surveillance anti-feux dans les villages concernés ce qui a pu être faits via les services de l’environnement. Aucune donnée n’a été relevée sur la fréquence des feux après la mise en place des aménagements à notre connaissance.

A noter que les communes pouvant bénéficier de l’appui dans ce domaine ont été étendues en 2021 aux communes frontalières de celles de la zone d’intervention du PPR (Aderbissan et Ingal) fortement impactées par les feux.

La méthode HIMO est utilisée pour la réalisation des aménagements. Environ 500 000 h.j ont été mobilisés entre 2020 et fin 2022 (dont 8% réalisés par des femmes à Agadez et 18% à Tahoua). Le coût moyen du kilomètre linéaire est en moyenne de 59 000 FCFA, soit environ 88 € (temps de travail et petit matériel compris , hors encadrement). Ce montant est légèrement inférieur au coût moyen (68 000 FCFA) indiqué dans le recueil de fiches techniques de bonnes pratiques de gestion durable des terres.