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Une approche intégrée à destination des jeunes ?
En mars 2023, la réalisation des travaux aménagements prévus dans le cadre de la composante 1 ayant connu des retards importants, les activités de mise en valeur de sites aménagés venaient à peine de commencer.
A titre d’exemple, à Agadez, une étude pour l’aménagement de 8 sites dans la commune urbaine d’Agadez a été lancée en 2022. Des fiches techniques des microprojets suite aux informations collectées via des missions conjointes CR/STD/PPR au niveau des sites de 3 communes pilotes (Iferouāne, Timia et Dabaga) ont été élaborées et 2 sites de la commune rurale d’Iferouāne (Tadek et Ebourkoum) ont été aménagés .
Ainsi, à ce stade du projet, aucune installation pour des femmes et des jeunes sur ces terres aménagées n’avait pu être engagée. A l’inverse, le volet formation – accompagnement des jeunes a, lui, été engagé dès le premier semestre 2019 par les CRA dans les deux Régions.
Par rapport à l’approche intégrée à destination de la jeunesse (continuum formation – crédit – installation via aménagements) initialement pensée par le projet, la structuration même du projet (structuration en composantes déléguées à différents acteurs chargés de sa mise en œuvre) et leur rythme différencié de mise en œuvre de ces composantes, n’ont pas permis d’opérationnaliser cette approche. Notamment, le volet aménagements ayant pris du retard, il n’a pas été possible d’aligner le choix des sites de formation sur le choix des vallées aménagées. Par ailleurs, du point de vue des CRA, il était difficile de miser sur les potentialités futures dégagées par les aménagements.
« Par rapport à la réflexion sur le fait d’installer des jeunes près des sites aménagés par le PPR : la CRA n’a pas été associée au choix des sites d’aménagements. Par ailleurs, les seuils, pour certains, ne sont pas finalisés et les espaces ne sont pas encore aménagés. On ne pouvait pas partir de l’hypothèse que les seuils allaient fonctionner : il faut attendre qu’il pleuve pour voir si ça marche et si les nappes sont rechargées. On est allés là où il y avait déjà des potentialités pour les jeunes. Le jeune ne va pas rester à attendre la recherche du seuil, il ne va pas rester. ». (Entretien CRA de Tahoua, mars 2023).
Il est prévu que cet accompagnement à la mise en valeur (suivi de la gestion des investissements, suivi de l’accès à un foncier sécurisé, accompagnement à la production via des microprojets) soit coordonné par les CRA, avec l’appui des STD : une convention était en cours de signature au moment de la mission de capitalisation. L’arrêt du projet au 30 septembre 2023 ne permettra cependant pas de réaliser un suivi de ces activités qui s’engagent trop tardivement dans la mise en œuvre du projet. Par ailleurs, la stratégie d’installation des jeunes et des femmes, cible prioritaire pour cette activité, sur ces terres aménagées, n’avait pas été définie : en particulier, les enjeux relatifs à un accès sécurisé au foncier de ces deux groupes n’avaient pas été clarifiés. En fonction des statuts fonciers des terres aménagées (foncier privé, communautaire, communal, etc.), les conditions d’accès sécurisé au foncier pour les jeunes et les femmes qui s’installeront sur ces terres devront impérativement être clarifiés en amont de leur installation.
« Quand on parle d’installer des jeunes sur ces sites : on n’a pas dit c’est quels jeunes ? est-ce que là où on fait ces seuils il y a des jeunes dans les villages ? Et les espaces sont les parcelles des producteurs, pas des parcelles publiques. Est-ce qu’on va installer un jeune sur une parcelle privée ? sauf si le jeune a un papa qui a une parcelle là-bas. » (Entretien CRA de Tahoua, mars 2023).