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Les constats
Le faible niveau de gouvernance au sein des IMF nigériennes
La microfinance au Niger reste encore assez peu développée. A plusieurs reprises depuis les années 2000, des SFD individuels ou en réseaux ont connu des évolutions rapides et importantes mais ils ont ensuite rencontré des difficultés qui les ont conduits à une mise sous administration provisoire (Taimako, Asusu, Taanadi, Kokari, …) et parfois à leur disparition.
Ainsi, au démarrage du PPR, AsusaSUSU, Kokari et TaanadiAANADI étaient présents dans les zones du projet mais au moment de la sélection des IMF partenaires ces entités étaient en grande difficultés et le projet a dû se rabattre sur les institutions plus jeunes avec moins d’expérience notamment dans le financement agricole comme Finaïr, Capital Finance et la Caisse mutuelle d’Arlit.
Ce n’est évidemment pas le cas de la BAGRI et de Yarda Tarka Maggia qui ont porté les financements du PPR.
Le retard dans la mise en place du FISAN
Au démarrage du PPR, le FISAN devait être en fonctionnement pour accompagner le projet dans ses activités de financement agricole. Mais, l’entrée en vigueur de l’accord de Bâle III qui s’est imposé aux institutions financières internationales en générale et nigériennes en particulier en 2017/2018 a contrarié ce démarrage.
L’accord de Bâle III a pour objectif de renforcer la solidité du secteur bancaire, afin de tirer les leçons de la crise financière de 2008. Il fait suite aux accords de Bâle I (1988) et Bâle II (2004). Conclu en 2010, la mise en œuvre de l’accord de Bâle III a été progressive et il a été complété sur de nombreux points entre 2012 et 2019.
En 2010, en réponse à la crise financière, le Comité de Bâle présente la réforme dite de « Bâle III ». L’objectif était d’accroître la capacité de résilience des institutions financières. Cet accord prévoit notamment un renforcement du niveau et de la qualité des fonds propres et une gestion accrue de leur risque de liquidité.
Pour le FISAN, du fait de son engagement dans le secteur l’agriculture et par conséquent de la constitution d’un portefeuille potentiellement à risque, il était devenu nécessaire de disposer de fonds propres suffisants et de trouver les garanties. C’est pour cette raison que la SAHFI a été impliquée dans le montage financier. La signature de la convention entre le FISAN et le PPR a été repoussée pour permettre au FISAN de se mettre en conformité avec les exigences de Bâle III et a finalement été signée le 12 juillet 2021 et les fonds (500 millions de FCFA) ont été versés au FISAN le 24 décembre 2021.
Dans ces circonstances, la BAGRI et les SFD n’ont pas pu bénéficier de la garantie FISAN pendant toute la durée du projet. Seule la BAGRI qui disposait de son propre fonds de garantie a été en mesure de démarrer ses crédits dès fin 2019.
Les délais dans la sélection des institutions financières et dans la signature des conventions et des avenants
La sélection des institutions financières partenaires du PPR a été finalisée en 2019. La première convention avec la BAGRI a été signée en septembre 2019 et celles avec les quatre SFD entre juin et décembre 2020. Leur durée était d’un an et les avenants 1 ont ensuite été validés en février 2022 pour la BAGRI et en avril 2022 pour les IMF. Les avenants 2 ont été signés en avril 2023. Ces différents retards ont eu un impact sur les résultats atteints notamment en raison de l’insécurité contractuelle dans laquelle se trouvaient les institutions financières au cours des périodes sans convention.
La mise à disposition de moyens trop tardive
Le PPR disposait de financement pour renforcer en moyens (véhicules, équipements informatiques, …) les institutions financières mais aussi avec des subventions d’équilibre pour faciliter la mise en œuvre des activités dans la zone d’intervention du PPR. En 2020, une mission IRAM avait été organisée, avec pour objectif principal de préparer la signature des conventions relatives au renforcement des capacités des IF ciblées en matière de financement agricole. A cette occasion, la question des besoins en équipement et en subvention des partenaires avait été traitée.
Malheureusement, les conventions n’ont pas été signées à la suite de cette mission et il a fallu attendre avril 2023 pour qu’enfin les parties signent ces contrats. La livraison des équipements et le versement des subventions d’équilibre ont été réalisées à la fin du projet.