Les actions en faveur de la sécurisation des crédits agricoles

Les obstacles sont importants du côté de l’offre comme du côté de la demande. Les IMF, pour leur part, sont parfois méfiantes vis-à-vis de la clientèle agricole. Elles perçoivent en elle un risque spécifique et élevé pour lequel elles sont souvent mal outillées (manque de formation et de connaissance en agriculture, manque de moyen logistique pour servir cette clientèle souvent éloignée des lieux d’implantation des agences). Du côté de la demande, les IMF sont perçues aussi avec une certaine méfiance : offre inadaptée ou inadéquate avec les besoins et contraintes des agricultrices et des agriculteurs, communication pas toujours transparente, concurrence de la microfinance informelle bien plus chère mais rassurante pour les agriculteurs.

C’est pourquoi des actions ont été prévues par le projet afin de construire le lien de confiance entre les IMF et leurs clientèles « cible » :

- Prise en charge d’une partie du coût du risque crédit subi par les IMF

La prise en charge du coût du risque est un élément clé du dispositif de financement à coûts partagés, en ce qu’il génère un effet incitatif auprès des IMF pour le financement des agriculteurs. Les IMF ainsi allégées d’une partie du coût du risque lié aux créances impayées sont théoriquement plus enclines à prêter à des clients agriculteurs pour lesquels le risque de non-remboursement est perçu comme trop élevé dans des conditions de financement classiques c’est-à-dire sans fonds de garantie adossé.
C’est à cet effet que le PPR a versé un montant de 500 millions de FCFA à un fonds de garantie du FISAN, mis en gestion auprès de la SAHFI.

- Mise en place d’un mécanisme de crédit stockage professionnel

Utilisé en finance rurale, le crédit stockage (ou warrantage) est un produit de crédit réservé aux agriculteurs et octroyé sous condition de stockage d’une partie de la production ou des semences du client agriculteur, à l’intérieur d’un local professionnel, sécurisé et prévu à cet effet c’est-à-dire permettant de bien conserver les denrées et protégé des rongeurs, insectes et autres nuisibles.

Le PPR avait prévu la mise en œuvre d’actions visant à promouvoir le développement des mécanismes de crédit stockage professionnel dans les deux régions d’intervention, au premier rang desquels, l’appui financier à la construction de magasins de stockage. Les bénéfices recherchés étaient de sécuriser la transaction d’achat de denrées agricoles, de favoriser l’octroi de crédit aux producteurs pendant la période soudure et ainsi pouvoir attendre de vendre au meilleur prix. Cet axe de financement n’a malheureusement pas été mis en place par le PPR.