Accueil /Le Projet Pôles Ruraux /Le contexte d’intervention / Le secteur rural, pilier de l’économie nationale

Le secteur rural, pilier de l’économie nationale

Le socle de l’agriculture nigérienne est constitué de petites exploitations familiales qui développent des stratégies de diversification de manière à faire face aux nombreux risques auxquels elles sont soumises. Face à cela elles combinent des cultures pluviales (mil ou sorgho en association avec des légumineuses comme le niébé ou l’arachide) et des cultures irriguées (oignon et autres cultures maraichères, riz) ou de décrues. Les cultures irriguées sont en croissance et représentent désormais en moyenne 30% de la production agricole et 90% des exportations du secteur. L’élevage, très développé, est en grande partie transhumant.

L’agriculture occupe une place prépondérante dans l’économie nationale. Si sa contribution au PIB a diminué en 10 ans, du fait de l’émergence de la production pétrolière dans l’économie nationale, elle représentait encore en 2021 près de 41 % du PIB (46% en 2010). Sa production de richesse a plus que doublé en 20 ans passant de 1500 à 3 000 milliards de FCA. L’élevage représente un élément clef de l’économie rurale, à la fois en termes de poids économique (35% du PIB agricole), mais également de facteur structurant des espaces ruraux. L’agriculture constitue aussi la principale source de recettes d’exportation après le secteur minier grâce à la commercialisation du bétail sur pied et de produits agricoles de rente comme l’oignon, le niébé, le souchet et le sésame. Le secteur agricole demeure le premier contributeur en termes d’emploi puisqu’il occupe près de 80% de la population rurale active.
Toutefois, elle doit faire face à de nombreuses contraintes, au premier rang desquelles un environnement naturel marqué par un régime climatique aride, caractérisé par une pluviométrie faible et des températures élevées. La vulnérabilité du secteur s’est aggravée ces dernières années du fait des effets du changement climatique d’une part (alternance de sécheresse et inondations), et de l’insécurité récurrente notamment dans la zone du Liptako Gourma ou zone des trois frontières (Niger, Mali, Burkina-Faso) et le long de la frontière avec le Nigéria, d’autre part. Parmi les facteurs contraignants on note :

 L’accès aux facteurs de production (intrants, équipements), aux services d’appui-conseil et à la finance rurale reste insuffisant.

 L’accès aux marchés demeure très variable d’une filière à l’autre, certaines sont très organisées et performantes, mais d’importantes possibilités d’amélioration existent dans tous les cas. Que ce soit en termes d’étalement des périodes de mises en marché (étalement des productions, stockage…), de valorisation à travers la transformation et de réduction des pertes post récolte.

 Le sous-secteur de l’élevage fait face à de fortes contraintes structurelles en plus de la contrainte climatique, parmi lesquelles : les difficultés d’accès aux services vétérinaires, la faible sécurisation des espaces pastoraux (de plus en plus en concurrence avec les espaces agricoles), l’insuffisance de points d’eau, la faible disponibilité de fourrages complémentaires, la difficulté d’accéder à des financements, la faible valorisation des produits animaux sur les marchés.

 Par ailleurs, on constate sur le territoire un fort déficit dans l’accès au financement agricole, du fait notamment du réseau limité d’établissements financiers, du peu de confiance que ces derniers accordent au secteur agricole, du manque de garantie fiable que les producteurs et productrices peuvent produire.

 Enfin, la question de la sécurisation foncière même si elle s’exprime de manière variable dans les différentes régions du pays reste une entrave pour certains producteurs notamment les jeunes et les femmes.

En dépit de la place de l’agriculture, l’insécurité alimentaire chronique affecte le pays et entame les moyens d’existence des populations nigériennes. Chaque année, entre 15 à 20% de la population (2 à 3 millions de personnes) se trouve en insécurité alimentaire, même en année de production agricole excédentaire. En 2021, plus de 4 enfants sur 10, soit 43,5% souffraient de malnutrition chronique ou retard de croissance. La malnutrition aigüe globale est de 12,5% au niveau national.